Le Livre et L'épée

Stop. Arrêtez-vous là si vous cherchez un roman de fantasy captivant. C'est nouveau, c'est un premier roman édité fin 2013. C'est français et a fait l'objet d'une sortie mondiale. Rien que ça !

Et c'est d'ailleurs difficile à croire, que ça soit un premier roman tant la qualité d'écriture est grande. Antoine Rouaud nous offre avec Le Livre et L'épée, un premier tome naviguant avec maestria entre passé et présent, entre cet empire agonisant enlisé dans des révoltes et cette république née des cendres dans laquelle végète un ancien général devenu alcoolique, ancienne gloire et maintenant simple fragment de ce qu'il a été.

Alors qu'il boit comme à son habitude, son passé vient le rattraper en la personne d'une jeune historienne. Sur la base de rumeurs, elle vient recueillir son passé, recherchant l'épée ayant appartenu à l'empereur mais s'intéressant aussi à sa gloire passée. Ses relations avec les généraux, avec l'empereur, son passé avant d'être général, en tant qu'assassin, son caractère abrupte, naturel et somme toute attachant. Sa survie lors de la révolte, sa rencontre avec celui qui deviendra le plus grand chevalier de tous les temps, son apprenti. Sa formation. Les trahisons, la foi inébranlable d'un général dévoué et aveugle.

Et puis ce présent dans lequel celui qu'il reconnaît comme l'assassin du défunt empereur s'en prend aux conseillers de la république. Ces gens qui veulent l'épée, ceux qui cherchent le livre sacré disparu. Dépassé par tout, l'homme n'est pas au bout de ses surprises alors qu'il essaye de se jouer des autres. Entre action et inaction son cœur balance. Cette homme blasé et ruiné a le destin du monde entre ses mains, pour le meilleur comme pour le pire.

La fin haletante de ce premier tome ne nous donne que plus envie de connaître la suite, de suivre le destin de ses personnages atypiques.

Le décor est planté, le potentiel pour une trilogie emblématique est là, espérons que la suite soit aussi bonne, si ce n'est meilleure !

La voie de la colère tome I, Le livre et l'épée – Antoine Rouaud.